
Lowpkin
Lowpkin
Crédit photo : Lowpkin
Le 7 mars 1983, la pop culture occidentale prend un nouveau virage inattendu. Le groupe mancunien New Order sort le single « Blue Monday » qui synthétise sans s’en rendre compte passé, présent et futur de la musique : la noirceur de la cold-wave, la mélancolie de la synth-pop et la transe de l’acid-house. A partir de ce jour, les rockeurs voudront eux-aussi pouvoir danser. Toutes les musiques qu’ont pu écouter et jouer ces 25 dernières années les membres de Lowpkin découlent de ce fameux 7 mars.
Leur premier EP s’inscrit donc aujourd’hui dans la même dynamique. On y retrouve l’abrasion du shoegaze et de la noise, les secousses sismiques du dub, le désespoir du post-rock, l’obstination du krautrock, le groove froid de la techno… Le trio y sonne comme un !!! qui aurait davantage écouté Killing Joke que Talking Heads, comme un WhoMadeWho qui rendrait hommage à PiL, ou des D.A.F. qui auraient fumé les cendre de King Tubby devant un film de John Carpenter. Comprendre que chacun de ces six titres vous traînent au milieu de la piste sans vous demander votre avis, qu’ils vous font lever les bras et les yeux au ciel dans des incantations mystérieuses, et qu’ils vous donnent la sensation d’être seul·e au monde au milieu d’une foule en pleine communion.
De « About Your Space » et sa mélodie entêtante à la fuite en avant effrénée de « Melancholic Wind », Lowpkin prend possession des âmes pour libérer les corps. Je danse donc je suis.
Kalcha
À l'affiche en : 2022